Extrait d'un passage de mon livre, qu'un jour je finirai...
En attendant, ce passage que je vous partage résonne tout particulièrement en ce moment.
Inspiré du Poème "Le déserteur", de Boris Vian
" Monsieur le président,
je vous fais une lettre,
que vous lirez peut être,
si vous avez le temps.
Je m’en vais dès ce soir,
seul affronter le noir
de ma mort imminente,
trop brutale et violente.
Monsieur le président,
vous ne me lirez pas
car depuis bien longtemps,
vous êtes accaparé
par la gloire et l’argent.
Je ne veux pas mourir
Et personne ne m’entend.
Comment ne pas en rire,
moi qui suis bien vivant.
Mais vous rendez-vous compte,
de la Vie qui s’effrite
sans que vous n’ayez honte,
ni aucun autre mérite,
que celui d’être un ponte,
arriviste sans éthique.
Monsieur le président,
que direz-vous aux miens,
aux futurs orphelins,
qui ne comprendront pas,
pourquoi donc leur papa,
ne sera plus présent.
Je voudrai bien vous dire,
ma profonde tristesse,
de voir les gens mourir,
par centaine et sans messe.
Savez-vous qui nous tuent,
qui sont ceux qui explosent,
pour fuir leur vie morose,
dont le sens s’en fut?
Ce sont tous vos enfants,
monsieur le Président,
ceux que vous avez tués,
ignorés, oubliés,
par lâcheté et mépris.
Nous mourrons sous leurs balles,
parce que vous n’avez pas
eu le courage d’affronter
toute leur haine et leur rage.
Je ne veux pas y’aller,
j’ai encore trop à dire,
vous devrez m’écouter,
car je suis un martyr.
Oui j’accepte la mort
car c’est mon seul moyen
de rappeler le tort
que vous nous imposer
à tous au quotidien.
Descendez au café,
venez voir ce que vous,
et votre société
avez laissez mourir :
enfants devenus fous ;
de s’être laissés voler
toute leur identité.
Vous rappellerez-vous,
que nous sommes bien un tout
unis et prêt à vivre
pour construire l’avenir ?!
Non vous ne pourrez pas
comprendre ni entendre,
car vous êtes bien trop loin
de ceux qui dans un coin
sont préparés à vendre
leur âme pour un trépas.
Un trépas qui pourra,
vous inciter enfin,
à jeter un regard
Sur tous ces moins que rien.
Je suis très en colère,
par vous et tous vos pairs,
qui vous cachez les yeux,
et laissez advenir,
tous ces pauvres malheureux,
dont on ne doit plus rire.
Pourquoi leur confisquer,
leur histoire et leur chance
d’apprendre et d’être instruits,
pour mieux comprendre la France?
Naitraient alors les fruits,
d’un partage éclairé.
Vous êtes irresponsable,
et vous êtes seul coupable
de cette indifférence,
qui nous tue sans patience.
Si vous ne faites rien,
nous reprendrons les armes,
du langage et des mots,
pour vous dire enfin
que nous ne sommes pas sots.
Messieurs les présidents,
ici s’achève la vie,
d’un pauvre français meurtris,
par l’indifférence des grands,
qui gouvernent ce pays.
Ce soir par votre faute,
sera encore commis
un acte irréparable,
dont je paierai le prix.
C’est ma mort, pas la vôtre. »
Image : peinture de René Magritte - L'appel à la Paix
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